Auto-entrepreneur : avoir un stagiaire avec succès !

Femme et homme se serrant la main dans un espace coworking

Près de 45 000 stages ont été signés par des micro-entrepreneurs depuis la première autorisation en 2014. Ce chiffre, loin d’être anecdotique, tord le cou à l’idée que seuls les grands groupes ou PME structurées pourraient accueillir des stagiaires. Pour les indépendants, la démarche est ouverte, mais encadrée à chaque étape, du recrutement à la dernière journée de mission.

Accueillir un stagiaire en micro-entreprise : est-ce possible et pour qui ?

Oubliez l’image du stage réservé aux sociétés à rallonge de bureaux. Le statut d’auto-entrepreneur, lui aussi, permet d’intégrer un stagiaire, à condition de respecter un cadre légal précis. Depuis plusieurs années, la loi donne le feu vert : transmettre ses méthodes, partager son expertise ou obtenir un renfort temporaire, tout auto-entrepreneur actif peut en faire l’expérience.

Mais toutes les candidatures ne sont pas recevables : l’étudiant doit être inscrit dans un établissement d’enseignement, qu’il s’agisse d’un lycée, d’une faculté ou d’une école. Le stage doit s’inscrire dans la scolarité et faire l’objet d’une convention tripartite signée par l’auto-entrepreneur, le stagiaire et l’école. Ce document pose le cadre : objectif, durée, missions, conditions du stage.

Il existe toutefois quelques limites. À aucun moment, un indépendant ne peut accueillir plus de trois stagiaires simultanément. Sur une année scolaire, la durée totale ne peut dépasser six mois pour chaque stagiaire. Entre deux stages sur un même poste, un délai de carence s’impose : il faut attendre un tiers de la durée du stage précédent avant de réembaucher.

En pratique, cette opportunité concerne tout auto-entrepreneur déclaré, quelle que soit son ancienneté ou sa taille d’activité. Qu’il s’agisse de transmettre un métier, de mener un projet ponctuel ou de tester l’intégration d’un jeune professionnel à la micro-entreprise, la démarche reste accessible à tous, tant que la convention et le parcours de formation du stagiaire sont respectés.

Les règles à connaître pour respecter la législation du stage

Accueillir un stagiaire ne s’improvise pas. La convention de stage est la première étape obligatoire : elle doit être signée par les trois parties. Ce document fixe le cadre de la mission et détaille la durée, les objectifs, les conditions et le suivi. Aucun stage ne peut commencer sans cette formalité, sous peine de sanctions.

Dès que le stage dure plus de deux mois (soit 44 jours ou 309 heures), la gratification devient obligatoire. Pour l’année universitaire 2024-2025, elle s’élève à 4,35 € brut par heure. Cette somme, précisée dans la convention, doit être versée chaque mois. Bonne nouvelle : si elle reste au plancher légal, elle ne génère pas de cotisations sociales supplémentaires.

Voici les règles à intégrer avant de vous lancer :

  • La durée du stage ne peut pas dépasser six mois sur l’année scolaire pour chaque stagiaire.
  • Un auto-entrepreneur ne peut accueillir plus de trois stagiaires en même temps.
  • Un délai de carence équivalent à un tiers de la durée du stage précédent est exigé avant de reprendre quelqu’un sur le même poste.

L’auto-entrepreneur doit également souscrire une responsabilité civile professionnelle couvrant la période du stage. Le stagiaire, lui, fournit une attestation d’assurance. De plus, un registre des conventions de stage doit être tenu à jour, preuve à l’appui, comme le requiert le Code de l’éducation.

Les missions confiées doivent être cohérentes avec le cursus de l’étudiant : interdiction de remplacer un salarié ou d’effectuer des tâches dangereuses. Un environnement adapté est requis : espace de travail, matériel, accès aux sanitaires. Ces exigences ne sont pas négociables et garantissent une expérience valorisante pour le stagiaire comme pour l’indépendant.

Quels avantages pour un auto-entrepreneur d’intégrer un stagiaire à son activité ?

Pour un auto-entrepreneur, intégrer un stagiaire, c’est s’offrir un souffle neuf dans une organisation souvent solitaire. L’appui d’un étudiant, même pour quelques semaines ou mois, peut accélérer des projets, alléger la gestion quotidienne ou ouvrir la porte à de nouveaux outils, sans passer par une embauche classique.

Côté budget, la gratification obligatoire au-delà de deux mois reste modérée comparée au coût d’un salarié. Attention cependant : cette dépense ne se déduit pas du chiffre d’affaires de la micro-entreprise. Pour des missions bien ciblées, l’impact financier reste mesuré.

L’accueil d’un stagiaire présente plusieurs intérêts concrets :

  • Transmettre ses méthodes et outils tout en développant ses compétences pédagogiques.
  • Tester une future collaboration et préparer, le cas échéant, une embauche lorsque l’activité évolue vers une structure plus grande.

La relation directe entre stagiaire et auto-entrepreneur supprime les filtres hiérarchiques. Cela encourage l’autonomie, la prise d’initiative, l’apprentissage mutuel. Selon les besoins, le stagiaire peut apporter des compétences en graphisme, création de site, réseaux sociaux ou gestion administrative. L’activité s’enrichit, le regard évolue et, souvent, le quotidien gagne en dynamisme.

Jeune homme et stagiaire travaillant au café

Réponses aux questions fréquentes pour franchir le pas sereinement

Nombreux sont ceux qui s’interrogent avant d’accueillir un stagiaire dans une micro-entreprise. Qui est concerné, quelles démarches effectuer, à quoi s’attendre ? Le statut d’auto-entrepreneur donne effectivement accès à cette possibilité, sous réserve que le stagiaire soit inscrit dans un établissement scolaire ou universitaire et qu’une convention de stage tripartite soit signée entre toutes les parties.

Au-delà de deux mois de présence (44 jours ou 309 heures), la gratification devient obligatoire, à hauteur de 4,35 € par heure en 2024-2025. Ce seuil permet une exonération de cotisations sociales. Il est à noter que cette charge n’est pas déductible du chiffre d’affaires.

Avant de se lancer, il est utile de faire le point sur les formalités à ne pas négliger :

  • L’auto-entrepreneur doit vérifier ou souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle incluant le stagiaire.
  • Le stagiaire fournit une attestation de responsabilité civile personnelle.
  • La tenue d’un registre des conventions de stage est obligatoire pour chaque mission.

Un délai de carence d’un tiers de la durée du stage précédent doit être observé avant d’intégrer un nouveau stagiaire sur un même poste. Pas plus de trois stagiaires en simultané. Les missions doivent s’aligner sur la formation suivie par l’étudiant, et il est impératif de lui offrir de bonnes conditions de travail : espace, matériel, accès aux installations sanitaires.

Accueillir un stagiaire en auto-entreprise, c’est bien plus qu’un simple coup de main temporaire. C’est l’occasion de transmettre, d’apprendre autrement et parfois, d’ouvrir la porte à de nouvelles ambitions. Entre le premier entretien et la dernière attestation signée, c’est tout un chemin qui se trace, et qui peut, qui sait, donner un nouveau souffle à l’aventure entrepreneuriale.