Afest : définition, intérêt et avantages de cette certification

Une formation professionnelle peut être considérée comme certifiante sans quitter le poste de travail. Le Code du travail autorise, sous conditions strictes, que l’acquisition de compétences fasse l’objet d’une validation officielle directement en entreprise.

Cette modalité, bien que récente dans le paysage français, bouscule les approches classiques et implique des changements majeurs dans la gestion des compétences. Elle impose aussi des exigences précises pour garantir la qualité et la traçabilité des apprentissages réalisés en situation de travail.

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afest : comprendre ce dispositif de formation en situation de travail

S’intéresser à l’afest, c’est se pencher sur une forme de formation professionnelle qui déplace la salle de classe au cœur même de l’entreprise. L’acronyme souligne l’action de formation en situation de travail, une démarche qui place l’apprentissage au plus près des réalités du terrain. Ici, le salarié apprend sur le vif, accompagné par un référent afest ou un formateur chevronné, qui jalonne chaque étape du parcours.

L’afest s’appuie sur une alternance bien pensée entre activité professionnelle et temps de réflexion. Le salarié analyse sa pratique, échange, verbalise : autant d’occasions pour renforcer ses compétences et ancrer ses acquis. Loin d’improviser, ce mode d’apprentissage suit une progression structurée, où chaque phase a son rôle :

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Voici les temps forts qui rythment un parcours afest :

  • Observation d’une situation de travail ciblée
  • Identification des compétences à développer
  • Accompagnement individualisé par le formateur
  • Retour d’expérience et échanges sur les bonnes pratiques

Cette formation en situation de travail s’adresse tant aux salariés qui changent de voie qu’aux professionnels aguerris. Elle exige un cadrage solide : diagnostic des besoins, définition d’objectifs précis, sélection de situations professionnelles pertinentes. Le référent afest veille au respect du cadre légal et au suivi pédagogique. Cette modalité, introduite par la réforme de la formation en 2018, élargit considérablement le spectre des modalités de formation disponibles pour les entreprises et leurs équipes.

quels bénéfices et limites pour les entreprises et les salariés ?

L’afest transforme la dynamique entre entreprise et salariés. Ce dispositif sur-mesure accélère le développement des compétences directement utiles à l’activité quotidienne. Pour l’employeur, l’avantage afest se mesure à la rapidité avec laquelle les collaborateurs s’approprient de nouveaux gestes, outils ou processus. L’intégration devient plus fluide, l’adaptation au poste se fait sans détour, et l’engagement des équipes s’en trouve renforcé, car chacun bénéficie d’un accompagnement individualisé.

Pour les apprenants, l’apprentissage en conditions réelles booste la confiance, encourage l’autonomie et développe des qualités transversales : esprit d’initiative, capacité d’analyse, discernement. L’action formation en situation rend visibles des compétences jusqu’ici informelles, souvent peu reconnues dans les parcours traditionnels.

Quelques atouts concrets de l’afest se démarquent :

  • Adaptation immédiate aux besoins opérationnels
  • Capacité à intégrer des profils éloignés des codes de la formation classique
  • Reconnaissance et transmission de l’expertise interne

Mais la mise en place afest ne s’improvise pas. Il faut identifier avec soin les situations de travail pertinentes, disposer d’un référent afest formé à la pédagogie et articuler le dispositif avec le plan de développement des compétences. Certaines contraintes, comme une charge de travail trop lourde ou des habitudes bien ancrées, peuvent freiner le déploiement. L’afest réclame un réel engagement collectif et une volonté d’inscrire l’apprentissage en situation de travail comme un pilier de la politique RH.

financement et conditions d’accès : ce qu’il faut savoir

Le financement afest s’appuie sur plusieurs leviers, selon les secteurs. Les opérateurs de compétences (opco) accompagnent les entreprises, en particulier les TPE et PME, pour prendre en charge les frais liés à la formation en situation de travail. Les actions de formation intégrées à un plan de développement des compétences peuvent être soutenues financièrement, à condition que le projet soit rigoureusement construit et conforme aux exigences fixées par les partenaires sociaux.

L’afest s’ouvre également aux salariés en contrat de professionnalisation et aux demandeurs d’emploi, grâce à des dispositifs portés par France Travail ou les agences d’intérim. La certification afest s’inscrit alors dans un parcours balisé, où chaque compétence visée et chaque modalité d’évaluation sont clairement identifiées. Certaines branches professionnelles encouragent cette modalité, l’intégrant à leurs accords collectifs et favorisant ainsi son déploiement.

Pour accéder à l’afest, il faut débuter par une analyse minutieuse du poste de travail, prévoir un accompagnement par un référent afest qualifié et définir des étapes structurées. La réussite d’un parcours de formation repose sur la mobilisation conjointe du salarié, du formateur et de l’employeur. Les entreprises du travail temporaire ou celles confrontées à des mutations rapides adoptent volontiers l’afest pour sécuriser et accélérer l’évolution des compétences.

formation professionnelle

mettre en œuvre une afest : étapes clés et exemples concrets

La mise en œuvre d’une afest s’organise autour de quatre séquences majeures, pensées pour ancrer la transmission des compétences dans le quotidien du travail. Tout démarre avec un diagnostic du poste : le référent afest et le manager repèrent ensemble les situations de travail où l’apprentissage prend tout son sens. Chaque étape du parcours pédagogique est formalisée, des objectifs aux critères d’évaluation en passant par les ressources mobilisées.

Le formateur afest accompagne l’apprenant lors de la mise en situation. Observer, analyser, revenir sur les erreurs et ajuster : la pédagogie alterne action concrète et prise de recul. Ce va-et-vient entre pratique et réflexion permet d’intégrer durablement les gestes, méthodes et postures attendus. Pour garantir la traçabilité des apprentissages, des outils comme les grilles d’observation ou les entretiens structurés sont employés, et le numérique peut faciliter le suivi.

Voici deux exemples représentatifs d’application de l’afest :

  • Dans l’industrie, une PME spécialisée en maintenance a repensé son plan de développement des compétences grâce à l’afest, accélérant ainsi l’autonomie des nouveaux techniciens sur des machines spécifiques.
  • Dans le secteur médico-social, une association s’est appuyée sur le tutorat afest pour accompagner des personnels non diplômés, en combinant séquences filmées et analyse collective des pratiques.

Pour clore le dispositif, un bilan est réalisé. Le référent et le formateur évaluent ensemble les effets de l’afest sur l’activité et la progression du salarié, ajustant si besoin les pratiques. La grande force de ce modèle, c’est sa capacité à s’adapter : rythme, durée et accompagnement varient selon le contexte, pour coller au plus près des besoins du terrain.

Tester l’afest, c’est ouvrir la porte à une nouvelle façon d’apprendre, directement ancrée dans la réalité du travail. À chaque étape, les compétences se construisent, se reconnaissent et se partagent, dessinant des trajectoires professionnelles plus vivantes et résilientes que jamais.