Le Smic horaire brut s’élève à 11,65 euros en 2024, mais la rémunération d’une accompagnante d’élèves en situation de handicap reste souvent en dessous de la moyenne nationale. Les contrats proposés sont majoritairement à temps partiel, rarement reconduits en CDI avant plusieurs années d’ancienneté.
Certaines académies appliquent des grilles salariales spécifiques, intégrant des primes et des indemnités variables selon l’expérience et les missions. Les perspectives de revalorisation pour 2025 suscitent de nombreuses attentes, face à la précarité régulièrement dénoncée dans ce secteur.
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Plan de l'article
aesh : un métier d’engagement au cœur de l’école inclusive
Trois lettres, une réalité incontournable dans les écoles françaises : AESH. Près de 130 000 accompagnants épaulent chaque jour des élèves en situation de handicap, du premier pas en maternelle jusqu’au baccalauréat. Leur rôle ne se limite pas à une simple assistance : ils incarnent l’idéal d’une école inclusive, là où chaque enfant trouve sa place.
L’accompagnant ne remplace ni l’enseignant, ni la famille. Il ajuste, explique autrement, soutient l’autonomie. Certains sont affectés à des groupes comme les Ulis, d’autres accompagnent un élève unique, de l’accueil du matin au dernier cours. Ce métier repose sur des qualités rares : attention aux détails, écoute active, capacité à instaurer une confiance durable avec l’élève, les professeurs et l’équipe éducative. Chaque geste compte, chaque mot rassure ou encourage.
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Mais sur le plan financier, la reconnaissance reste timide. Les syndicats tels que SUD Éducation, CGT Éduc’action ou FSU-SNUipp multiplient les actions pour défendre des salaires à la hauteur de l’engagement. À l’heure où l’école inclusive devient un pilier du système éducatif, le métier d’AESH conjugue implication profonde et incertitude matérielle. La demande d’une meilleure valorisation ne faiblit pas, car il s’agit de garantir l’accès à l’éducation pour tous, sans exception.
quelles formations et qualités pour devenir accompagnante scolaire ?
Choisir de devenir AESH, c’est suivre un chemin balisé et faire preuve d’une motivation sans faille. Le recrutement s’effectue sur dossier et lors d’un entretien, sans passer par un concours. Le baccalauréat reste la porte d’entrée classique, mais une expérience d’au moins neuf mois auprès de personnes en situation de handicap peut aussi ouvrir la voie. Parfois, un CAP ou une expérience confirmée d’auxiliaire de vie sociale suffit, principalement pour celles et ceux ayant déjà accompagné des publics fragiles.
Dès l’embauche, chaque nouvel accompagnant suit une formation d’adaptation à l’emploi d’au moins 60 heures, intégrée et rémunérée. Au programme : mieux cerner les différents handicaps, adopter la bonne posture professionnelle, maîtriser le cadre légal, découvrir les méthodes d’accompagnement éducatif et social. Cette étape pose les bases d’une relation de confiance et de l’efficacité au quotidien.
Être accompagnante scolaire exige des qualités humaines affirmées. Patience, écoute, habileté à s’ajuster au cas par cas s’avèrent indispensables. Il faut aussi aimer travailler en équipe, collaborer avec les enseignants, les familles, les acteurs médico-sociaux. La discrétion, l’observation et la capacité à stimuler l’autonomie des élèves font la différence.
Certaines accompagnantes poursuivent leur parcours vers le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social (DEAES), élargissant ainsi leurs perspectives dans l’accompagnement et l’éducation spécialisée. L’expérience auprès d’élèves en situation de handicap devient alors un tremplin solide pour se tourner vers d’autres domaines du secteur social et éducatif.
combien gagne une aesh en 2025 ? grilles de salaire, primes et évolutions
La rémunération d’une AESH découle avant tout de la grille indiciaire de l’éducation nationale. Chaque échelon correspond à un indice majoré, qui fixe le salaire brut mensuel. En 2025, une accompagnante scolaire débutante à l’échelon 1 perçoit environ 1 826 € brut par mois en temps plein (indice 371). Mais la réalité du terrain, c’est souvent le temps partiel : la majorité travaille 24 heures par semaine, soit 62 % d’un temps plein, ce qui ramène le salaire brut à près de 1 132 €. En net, ce montant descend généralement sous la barre des 1 000 €.
Voici les éléments principaux de la rémunération :
- Grille indiciaire sur 11 échelons, avec progression tous les trois ans.
- Salaire annualisé, versé sur douze mois, ce qui englobe aussi les vacances scolaires.
À cette base s’ajoutent plusieurs primes. L’indemnité de fonction s’élève à 1 529 € brut par an à temps plein, versée au prorata chaque mois (environ 79 € brut à 62 %). Les AESH affectées en zones d’éducation prioritaire (REP ou REP+) touchent une indemnité supplémentaire, variable selon l’établissement. Le supplément familial de traitement (SFT) complète le salaire pour les accompagnantes ayant au moins un enfant à charge. Par ailleurs, 75 % de l’abonnement aux transports en commun est remboursé.
L’avancement salarial se fait par changement d’échelon, tous les trois ans, mais l’écart entre le premier et le dernier niveau reste limité. Face à une progression jugée trop lente, les syndicats SUD Éducation, CGT Éduc’action et FSU-SNUipp multiplient les revendications pour obtenir une revalorisation réelle.
conditions de travail, perspectives et conseils pour se lancer dans la profession
Le quotidien d’une AESH épouse le rythme scolaire, avec des contrats de droit public signés auprès de l’éducation nationale. D’abord en CDD d’un an, renouvelable, puis passage en CDI possible après trois ans d’ancienneté. La stabilité se construit sur la durée. Le temps de travail reste souvent partiel, la présence dans les établissements varie selon les besoins, mais la rémunération est répartie sur douze mois. Les vacances scolaires ne riment pas avec absence de revenu : le salaire est annualisé.
Malgré des conditions parfois précaires, l’engagement ne faiblit pas. Il n’y a pas de concours mais la sélection est rigoureuse : dossier, entretien, diplôme de niveau bac ou neuf mois d’expérience auprès de personnes en situation de handicap. La formation d’adaptation à l’emploi de soixante heures minimum, rémunérée, précède la prise de poste et prépare à la réalité du métier : accompagner des élèves en situation de handicap, ajuster les pratiques pédagogiques, collaborer avec les équipes et les familles.
Les accompagnantes font face à une fatigue physique et psychique non négligeable. Si besoin, un arrêt maladie ouvre droit aux indemnités journalières de la sécurité sociale (IJSS). L’exercice du droit de grève, reconnu, entraîne une retenue de 1/30e du salaire pour chaque jour non travaillé.
Celles et ceux qui s’interrogent sur la pérennité de ce métier peuvent constater l’évolution du secteur : aujourd’hui, la France compte plus de 130 000 accompagnants. Les passerelles existent, notamment vers le diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social (DEAES). Les syndicats, de SUD Éducation à la FSU-SNUipp, poursuivent leur mobilisation pour une reconnaissance à la hauteur du rôle joué par les accompagnants d’élèves en situation de handicap.
Face à la salle de classe, l’accompagnante scolaire n’est jamais invisible. Malgré les défis, chaque matin, elle trace le chemin de l’inclusion, un élève après l’autre. L’avenir de l’école inclusive se joue là, sous ses yeux.